Il est un domaine qui ne cesse de croître dans les discours des webmarketeurs: les réseaux sociaux. Symbolisé par l'incontournable Facebook (le bloggeur qui cite facebook, je tombe dans le cliché!), ce secteur est indéniablement l'un des plus dynamiques du Web actuellement, au carrefour de diverses problématiques passionnantes:
- les réseaux sociaux représentent un énorme potentiel de communication. Le webmarketeur, par définition, cherche et cherchera à transformer ce potentiel en réel canal de communication (création de processus, de standards…), c’est ce que l’on appelle le SMO (Social Media Optimisation).
- l'intégration du social dans l'e-commerce. Les poids lourds de l'e-commerce suivent peu à peu la démarche sociale. Les comparateurs de prix ont logiquement été précurseurs, de par leur cœur de métier. La notion sociale s’installe peu à peu dans une logique consommatrice.
- la recherche d'un modèle économique viable à long terme.
- la dimension "locale".
- la multiplication des réseaux dits « de niche »
- etc…
C’est Lionel qui m’a donné l’envie de rédiger cette note. Il s’occupe de la communication Web d’une jeune start-up, Libfly, un réseau social basé sur la littérature. Un portail communautaire qui allie des fonctionnalités classiques (partage de « Ma bibliothèque », Recommandations, Groupes…) en y ajoutant certaines originalités intéressantes : prêts de livres entre membres, système de points pour récompenser les membres actifs… Ces mêmes points qui permettent à terme au membre de Libfly de bénéficier de bons d’achat.
J’ai profité de la préparation de ce billet pour discuter avec Kevin, ami et ancien collègue, des évolutions dans le domaine des réseaux sociaux. Il prépare actuellement avec Vincent un réseau social sur la thématique des jeux vidéos: Waagt. Autre réseau social thématique donc. Selon Kevin, « Facebook est souvent jugé trop "large" dans son offre, pas assez ciblé, trop de diversité avec un risque d'essoufflement sur le long terme. Je suis plutôt d'accord avec cette analyse : "où est-elle donc ma vraie tribu ?" Certes, Facebook me permet de créer mon groupe... mais ce que je veux c'est un site avec une trame précise, un thème qui me correspond, des internautes qui partagent mes passions et surtout des données utiles et précises en rapport avec le sujet proposé. Aujourd'hui, des plateformes comme facebook et Hi5 sont des macrocosmes, de grands espaces quantitatifs dépersonnalisés ». Nous serions donc dans une évolution logique des réseaux généralistes, qui ont d’une certaine manière évangélisé le grand public et ouvert la porte aux nouveaux acteurs. C’est le cas de l’autre côté de l’Atlantique où le nombre de réseaux sociaux est devenu réellement impressionnant avec des thématiques de plus en plus pointues.
Et si les réseaux sociaux se multiplient actuellement vitesse grand V, c’est que l’on est en pleine prise de position. Selon Kevin, « Il n'y aura pas de place pour tout le monde. Pour les réseaux sociaux thématiques c'est en quelque sorte "premier arrivé premier servi". Si ce réseau est pourvu de bons outils, un outsider aura beaucoup de difficultés à faire migrer les membres de ce réseau pré établi ».
Quelle est l’importance de la dimension « locale » dans cette course aux parts de marché ? Probablement décisive puisque l’aspect local intervient dans au moins un élément essentiel du développement d’un réseau : la valeur ajoutée, afin de proposer à la cible visée les outils les plus adaptés à la demande et à l’essence même d’un réseau communautaire. C’est ce que semble avoir compris Libfly en mettant en contact son portail avec certaines médiathèques et bibliothèques pour permettre à ses membres de connaître les disponibilités des livres souhaités.
Il est également envisageable de faire évoluer les business model de ces réseaux thématiques grâce à cet aspect local. Kevin me confiait à ce sujet qu’ « il y aura toujours la publicité et la monétisation des bases de données. Ce sont, à mon avis, deux leviers génériques à toutes les plateformes. Néanmoins, la spécialisation des réseaux induit la mise en place de business model afférents au sujet travaillé. Dans notre cas, le thème de notre réseau permet d'imaginer d'autres sources rémunératrices. La raison est simple : les liens tissés par les membres d'un tel réseau ne s'établissent plus uniquement en fonction d'un lien sentimental, amical ou professionnel rationnellement non quantifiables. Mais également autour d'un produit physique et monétisable, en l'occurrence un jeu vidéo. Cette notion de produit s'avère être une réelle opportunité dans la recherche de nouveaux business model ». En d’autres termes, la mise en place d’une réelle plateforme communautaire C to C pour devenir une alternative légitime aux Ebay et PriceMinister sur les secteurs concernés. Cela pour ne pas suivre l’exemple du grand frère Facebook, toujours à la recherche de la rentabilité (n’hésitez pas à lire sur le sujet l’excellent billet de Fred Cavazza : Comment sortir Facebook de l’impasse ?)
Merci à Lionel et Kevin pour les différentes informations ! Libellés : E-marketing, Réseaux sociaux