Blog Webmarketing, E-commerce et Referencement par Olivier Douard

mercredi, février 14, 2007

Interview Jean Sébastien Cruz (MonVoyageur)

Mon Voyageur est une communauté basée autour de l’e-tourisme. Lancé en janvier 2007 et mettant à disposition des utilisateurs un grand nombre de fonctionnalités (blogs, wiki, notations, hébergement vidéos…), Mon Voyageur se définie comme « le premier site des voyageurs ». Jean Sébastien Cruz, le fondateur a eu la gentillesse de répondre à mes questions.

Olivier Douard : Bonjour Jean Sébastien, peux-tu nous présenter la manière dont t’est venue l'idée de te lancer dans l'e-tourisme?

Jean Sebastien Cruz : C’est en fait une très vieille idée ! J’utilise Trip Advisor ou Virtual Tourist depuis 1997 – 1998. Lors de mes voyages à l’étranger, j’étais souvent obligé de m’acheter finalement un guide sur place et je me suis très rapidement dit qu’il y avait quelque chose à faire à ce niveau là. On a commencé à travailler sur le projet MonVoyageur.com depuis septembre 2005 ! On a monté notre équipe (qui est d’ailleurs restée quasiment la même jusqu’à aujourd’hui) et on a construit une architecture technique très solide pour résister aux montées en charge que subira le site avec les hébergements vidéo notamment. Nous avons lancé celui-ci, le 13 janvier dernier et commencé à communiquer depuis début février. Aujourd’hui, nous sommes vraiment surpris par les très bons débuts. La communauté se construit peu à peu et l’on dénombre une vingtaine de création de blogs chaque jour. Nous recevons également un excellent accueil du côté des professionnels du secteur.

OD : MonVoyageur joue la carte du web participatif. Le Wiki est l'outil collaboratif par excellence et Mon Voyageur est également un fédérateur de blogs encourageant ses internautes à se transformer en "blog trotteurs". Selon toi, l'internaute, avant son achat et notamment en e-tourisme, fait-il d'avantage confiance à ses camarades internautes qu'aux sites spécialisés?

JSC : La structure économique de l’e-tourisme est bicéphale: une partie concerne l’e-commerce, tandis que l’autre partie est tournée vers le conseil et c’est justement celle là qui nous intéresse. De nombreuses personnes veulent vendre un produit (classé par types d’offre) et se livrent ainsi une bataille sur le prix. L’autre marché se joue d’avantage sur le service. Aujourd’hui, les internautes souhaitent toujours trouver la bonne information. Ils n’ont plus confiance dans les messages préfabriqués de certains « sites spécialisés », ou tout est trop beau pour être vrai. Seule la vérité les intéresse. En ce moment, on parle beaucoup des réseaux sociaux…MonVoyageur en est un ! Le voyage est un moment important dans une vie, on n’en compte pas plus d’un ou deux par an, sauf exception. La préparation est donc très importante et les internautes apprécient de plus en plus les retours d’expériences réelles. Je ne crois plus à l’information verticale du journalisme classique. Aujourd’hui, chacun doit participer à l’information pour qu’elle soit plus juste et représentative. La recherche d’avis de consommateurs devient de plus en plus naturelle pour les internautes.


OD : Comment faire pour éviter que certains blogs tournent au règlement de compte ?

JSC : Il faut bien évidemment veiller à ne pas aller vers le règlement de compte, néanmoins nous nous devons d’offrir aux internautes des renseignements véridiques! L’information est multi-centre, chacun détient la sienne et peut la faire partager. Nos utilisateurs recherchent la vérité. Si un internaute est déçu de son voyage, nous lui donnons également les clés pour qu’il le dise et prévienne ainsi la communauté. Bien sur, nous avons une ligne éditoriale, nous souhaitons des commentaires de qualité et pour cela, tout est modéré. On vérifie les commentaires les plus virulents, on prend contact avec les agences, les hôtels en question… Nous n’hésitons pas à publier un commentaire particulièrement agressif s’il nous paraît honnête. S’ils se sont fait avoir, les gens ont le droit de le dénoncer !


OD : MonVoyageur semble avoir pour objectif premier de se former une communauté. A quel moment la plateforme collaborative basculera vers un modèle e-commerce?

JSC : Nous ne sommes pas des vendeurs! Si l’on veut bien faire notre métier, on ne doit pas commercialiser. Nous risquerions de ne pas être objectifs. Notre modèle est un mélange de Trip advisor, MySpace et Trip connect. Nous serons un apporteur d’affaires naturel pour les agences de voyage. Sur MonVoyageur, nous laisserons la possibilité aux internautes de se rendre chez les voyagistes. C’est déjà le cas actuellement et nous souhaitons très rapidement améliorer l’intégration. Je crois beaucoup aux modèles publicitaires ! Lorsque nous avions monté Evene.fr, un modèle média, les gens ne croyaient pas en nous. A l’époque, il était inconcevable de monter un modèle économique basé sur la publicité. Mais les bons médias tirent leur épingle du jeu… Trip Advisor représente par exemple 15% du chiffre d’affaires d’Expedia.


OD : Innovant sur un marché conservant des taux de croissance exceptionnels, peut-on avoir une idée des prochaines nouveautés disponibles sur MonVoyageur à court et long terme?


JSC : On ne peut pas tout dire mais il y a beaucoup de développements ! On va peaufiner notre offre en intégrant notamment les locations (de ski par exemple) et en élargissant notre panel d’hôtels. Nous sommes toujours en version Beta, il y a beaucoup de choses à améliorer! L’objectif à terme, c’est de devenir le premier site de conseils en voyages. Il n’y a pas de gros concurrents sur ce marché, il y a la place de s’installer en développant de nouvelles fonctionnalités dans l’intérêt de nos utilisateurs. Les voyagistes sont également en attente de sites comme MonVoyageur. Ils sont obligés pour le moment de faire de la publicité non ciblée sur les grands portails généralistes. En ce sens, les Etats-unis sont un bon exemple. Là-bas, il existe une dizaine de sites comme MonVoyageur et ils sont même segmentés.

OD: Merci beaucoup Jean Sébastien et à très bientôt!

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jeudi, février 08, 2007

Lagardère plein cap sur le numérique


« Nous entrons dans une phase de rationalisation et de développement numérique ». C’est par cette phrase lourde en conséquences que le nouveau patron de Lagardère Active Média Didier Quillot s’est exprimé pour annoncer le plan de relance du groupe de presse. Economiser 70 millions d’euros par an (notamment en diminuant ses effectifs de 7 à 10% dans le monde) dans le but de devenir « un leader des contenus sur le Net et du cross-média ». Certains titres de presse appartenant au Groupe sont également amenés à disparaître. Un signe fort qui symbolise le virage pris par le groupe Lagardère : priorité aux titres de presse adaptables au canal Web.

L’urgence est réelle. Seul 1% du chiffre d’affaires total du groupe provient du numérique. Pour atteindre les objectifs fixés entre 5 et 10% d’ici 2010, Lagardère sait qu’il devra développer en priorité ses titres phares offline s’étant fait distancés sur la toile. L’exemple le plus marquant étant Elle.fr, titre de presse à succès et pourtant peu représentatif sur Internet où des sites comme Aufémin.com ont su saisir les premières opportunités du marché.

La prise de conscience semble en tout cas profonde et les mouvements vont dans le sens d’un plein cap vers le numérique. Interrogée par VuNet sur le paradoxe du groupe Lagardère qui ne possède « qu’une » cinquantaine de sites Web contre plus de 250 titres de presse, Danielle Attias (consultante sur les nouveaux médias pour le cabinet d’études Greenwich Consulting) évoque un retard dans le développement numérique du groupe («Sur chaque segment où Lagardère rencontre des concurrents, le groupe de communication est distancé ») qui s’avère être en opposition avec les premières activités de Lagardère sur Internet (création de Club-internet depuis revendu, Elle.fr en ligne dès 1996…). De la difficulté d’un groupe de presse traditionnel à se transposer sur un nouveau canal où les attentes et contraintes sont différentes.

Comment se traduit aujourd’hui la volonté affichée par Lagardère de jouer la carte du numérique ? Premièrement par des acquisitions. L’achat de NewsWeb (éditeur de boursier.com, sports.fr…) révèle l’envie du groupe de se doter de compétences dans le développement des médias numériques. Deuxièmement par l’appel à l’innovation pour chacun de ses titres en ligne. Pour exemple, podcasts vidéo et audio, widgets, RSS font désormais partie du quotidien d’Europe1.fr. Troisièmement il faudra suivre la mutation de Lagardère Active publicité (LAP) et Interdeco, les régies publicitaires du groupe, ayant fait leurs preuves sur les canaux offline (en captant notamment un tiers des auditeurs radio) et devant désormais se développer sur le Web en obtenant la gestion publicitaire d’un portefeuille client représentatif (Evene.fr, l’excellent site culturel, vient de confier sa régie publicitaire à LAP).

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